Marquis de Sevigné au Vicomte de Maréchamp
Le 12 janvier 1624

Cher Vicomte,

Comment vous portez-vous en ces jours de grand froid ? Cela fait fort longtemps que nous n'avons pas ouï une de vos fabuleuses histoires ! Ma femme et moi serions ravis de vous accueillir dans notre humble demeure avec votre ravissante amante.
Vous pourrez alors rencontrer l'époux de ma fille Charlotte. Comme l'époque où elle n'était encore qu'une petite enfant me semble proche... Il m'est hardu de réaliser qu'elle est maintenant engagée. Et elle ne manque pas d'ambition, on pourrait croire qu'elle a dans ses projets de faire partie de la cour du Roi ! Figurez-vous que son amant est le comte [...].

Cher monsieur, êtes-vous aux dernières commodités ? On raconte que le Roi lui-même, ce saligot de vampire, convie des gens de haut rangs dans son château de Versailles. Je crains que tous s'y ruent, bien sûr, pour admirer la demeure.
On m'a rapporté que cette traitre de princesse Hizaki s'y tiendra également. Nous qui la tenions pourtant depuis tant d'années en si haute estime, quelle maladie lui prend donc ? Devenir la maitresse du roi... Un vampire ! Le roi, un vampire, vraiment, qui aurait cru à une pareille atrocité ? Nous qui les combattons depuis tant de siècles... Apprendre la réelle nature du souverrain a été un choc pour notre famille. Que va dedenir notre merveilleux pays avec un odieux vampire à sa tête ?
Pour ma part, je soupçonne que le but du roi, en organisant cette grande fête, soit de nous réconcilier aux vampires. Ces horribles personnages... Je m'y opposerai, c'est certain. Et si il en convie, cela risque d'être dangereux, n'est-ce pas ? Il est si hardu de discerner un vampire d'un humain...

Cher Vicomte, je tenais m'instruire de votre position sur cette grande fête. Planifiez-vous de vous y rendre ? Je sais que beaucoup s'y précipiteront. Pour ma part, je suis en proie à un dilemne. Comme tous, je prendrais grand plaisir à visiter Versailles, mais et si cela s'avérait dangereux ?

Veuillez croire, cher ami, en l'expression de mes sentiments distingués,

Marquis de Sévigné